vendredi 25 avril 2014

Journée Histoire et Renaissance le 1er Juin 2014



JOURNÉE HISTOIRE ET RENAISSANCE 2014
1ère édition, organisée par le Centre Dumas-Pouchkine des Diasporas et Cultures Africaines et DAGAN Éditions
Le 1er juin 2014, salle Boris Vian à Achères-ville (78260), 10h-18h
Conférences - Expositions - Ateliers découverte et Contes pour enfants - Projections de films et dessins animés - Débat littéraire - Gospel, Gwo ka et Jazz - Hommage poétique - Gastronomie antillaise et africaine - Concours de la plus belle coiffure africaine avec un prix de 500 euros
Un moment unique à partager en famille. De nombreux invités prestigieux, à ne pas manquer!
Déjà confirmés: Eunice Barber, Souria Adele, Ray Lema, Gillette Leuwat, Rahmatou Keita, Marie-Philomène Nga, Ayden Prod, Samuel Nja Kwa, François Kéou Tiani, Bill Akwa Bétotè, Dieudonné Gnammankou, Runoko Rashidi, Bwemba Bong, Connie Fredericks-Malone, Joëlle Esso, Eriq Ebouaney, Mireille Mbassi Manga, Daniati Yves (Miss Mayotte 2013).
Partenaires média: Ubiznews, Telesud Panafricaine, Africa n°1, Fréquence Paris Plurielle (FPP), JMCA, Journalducameroun.com, Kemwana.com, My Afro' Week

Le programme détaillé


PROGRAMME DE LA JOURNEE HISTOIRE ET RENAISSANCE DU 1er JUIN 2014 à ACHERES (78)
Organisée par le Centre Dumas‐Pouchkine des Diasporas et Cultures Africaines et DAGAN Editions
10h15 : Discours d’ouverture du Dr Dieudonné Gnammankou, président de l’association Centre
Dumas‐Pouchkine suivi d’un Hommage aux Ancêtres par Runoko Rashidi
Ouverture des stands exposants : Dagan, Tamery, Menaibuc, Danxhomè créations, Pour une meilleure Afrique,
Ebeni shop, AfroKreolMouv et Maesha Kwanzaa
Stand coloriage/dessin libre avec matériel à disposition pour enfants.
Inscription des enfants aux ateliers adinkra de 10h45 et 11h15
Dédicaces d’auteurs toute la journée
Boissons et spécialités antillaises ‐ africaines toute la journée
10h30 : Présentation de l’expo Minorité Visible, Cinéma Invisible par Samuel Nja Kwa, photographe
et auteur
10h40 : Lecture pour enfants en langue créole par Souria Adèle de l’album illustré Chèvalié Sen Joj
d’Alain Guédé et Serge Hochain, traduit en créole par Rodolf Etienne
10h45 : Parallèlement Atelier enfants : écriture adinkra du Ghana avec Marcelin Dabo. Deux séances de
30 mn. Salle Ateliers
11h15 : Chant Gospel par Connie Fredericks‐Malone, au piano Deïdo Mbimbe
11h20 : Rencontre avec Benoît Servant, François Kéou Tiani et Marième Ndiaye. Thème : esclavage,
colonisation, néocolonialisme, les dieux africains sont‐ils morts ?
Benoît Servant : Le religieux caché aux Antilles / François Kéou Tiani : Religion et spiritualité africaines en Afrique centrale,
l’exemple des Bamiléké du Cameroun / Marième Ndiaye : Rupture ou survivance des religions ancestrales en Afrique de
l’Ouest après l’avènement de l’islam ? Modérateur : Dieudonné Gnammankou
13h30 : Conférence sur le thème Histoire et Renaissance avec Runoko Rashidi et Jeanne Romana : Le
rôle de la Diaspora dans la Renaissance Africaine, Bwemba Bong : Quelle renaissance après des
siècles d’esclavage et de colonisation ? BL Nicyolibera : Quelle Afrique nouvelle doivent bâtir les
enfants d’Imana ?
Modérateur : Dieudonné Gnammankou
Parallèlement : 13h, inscriptions sur place des enfants aux ateliers de 14h, 14h30, 16h et 16h30
14h30 : questions du public
14h00‐15h00 : atelier enfants (écriture adinkra du Ghana) avec Marcelin Dabo. Salle Ateliers
14h45 : Hommage poétique aux ancêtres avec Alain Alfred Moutapam, Ozoua Soyinka, Roger Macky.
15h00 : Rencontre avec de jeunes doctorants et étudiants en lettres, histoire africaine, sciences
sociales, sciences et techniques, sciences humaines et journalisme. Présentation par Marie Tsila
15h20 : Projection d’extraits de f ilms et d’un court : Al’lèèssi (extrait) de Rahmatou Keita et Mes
Nouveaux Héros (Dieudonné Gnammankou), Dany Bill (champion du monde de boxe thaï)
15h45 : Présentation des guests et de leurs activités : Souria Adèle, Eunice Barber, Ray Lema,
Rahmatou Keita, Gillette Leuwat, Marie‐Philomène Nga, Jacques Vieira, Ayden, Daniati Yves, C.A.
Moutymbo, Anne d’Hervé, Stéphanie Essomba, Babette Wenkak, M Dabo. D'autres invités surprise seront là!
CDs, DVDs, livres, pyrogravure et flyers des guests disponibles sur le stand Dagan. Échanges avec les
guests, Networking.
16h‐16h20 : Projection de dessins animés (Burkina Faso et Mali)
16h20 : Atelier enfants (écriture adinkra du Ghana) avec Marcelin Dabo. Salle Ateliers
16h20 : Démonstration Yoga des Pharaons
16h30‐17h : Concours de coiffures africaines, déf ilé des candidat(e)s.
17h : Discours de synthèse du Professeur François Kéou Tiani : Histoire et Renaissance pour une
Afrique durable
17h30 : Résultats concours, proclamation de la gagnante ou du gagnant et remise des prix.
17h40 : Danse gwo ka
17h50 : Mot de clôture par D. Gnammankou


Abraham Hanibal et l'Estonie

Abraham Hannibal et l'Estonie

par Bernard Le Calloc'h
http://www.france-estonie.org/article.php?id_article=31

vendredi 12 décembre 2003


Parmi les oeuvres qu'Alexandre Pouchkine a laissé inachevées à la suite du duel où il trouva la mort le 27 janvier 1837 figure un roman dont seuls les sept premiers chapitres ont été rédigés. Il est intitulé Le nègre de Pierre le Grand (Arap Pietra Velikova) et rapporte la vie assurément peu banale du bisaïeul de l'écrivain. Celui-ci était en effet un Africain, né vers 1696 à Logone, sur le bord du fleuve du même nom, dans le nord de l'actuel Cameroun. Fils du roitelet local, il avait été enlevé par des marchands d'esclaves et emmené à Constantinople où, après avoir été fait musulman sous le nom d'Ibrahim, il fut affecté au service du palais du sultan Ahmed III. Un an plus tard, il fut racheté secrètement par un négociant russe, pour le compte du chancelier Golovine agissant au nom du tsar Pierre Ier Alexéïévitch. Peu de temps après son arrivée en Russie, le jeune enfant noir fut baptisé dans la religion chrétienne selon le rite orthodoxe, en présence de son parrain, qui n'était autre que le tsar lui-même. Il reçut alors comme prénom de baptême celui de son illustre parrain mais continua pourtant à lui préférer Abraham, la forme chrétienne du prénom musulman qui lui avait été donné initialemeut. Cela se passait à Vilnius le 13 juillet 1705, on était alors en pleine guerre avec la Suède. L'armée suédoise avait battu les Russes à Narva en novembre 1700, mais quelques années plus tard, à Poltava, le 27 juin 1709, la Russie prenait sa revanche. Le roi Charles XII était contraint de s'enfuir précipitamment en Turquie et ses soldats emmenés par dizaines de milliers en captivité. Le jeune filleul noir de Pierre Ier, alors tambour au régiment Préobrajenski, avait pris part à la bataille, cependant que dans le camp des vaincus le capitaine Johann Philip von Strahlenberg allait plus tard se faire connaître des historiens et des linguistes en démontrant pour la première fois l'existence d'une famille de langues rassemblant à la fois les Finnois et les Ougriens.

Avec les années, Abraham ne tarda pas à révéler des dons indubitables pour le dessin et les sciences mathématiques, ce qui incita Pierre Ier à vouloir en faire bientôt un officier spécialisé dans l'artillerie et la construction des places fortes Son filleul réussira si bien dans ce domaine de l'architecture militaire qu'il finira par atteindre le sommet de la hiérarchie en devenant général en chef du génie russe.

Or, au cours de sa longue et brillante carrière au service de la Russie, l'Africain aura à plusieurs reprises l'occasion de séjourner en Estonie et d'y assumer des fonctions éminentes.

Son premier contact avec ce pays eut lieu en 1714, au cours de la guerre du Nord qui devait s'achever eu 1721 par le traité de Nystadt-Uusikaupunki. À cette époque, il est devenu un grand et beau jeune homme de dix-huit ans. Officier d'ordonnance du tsar, il en est aussi le confident et parfois l'homme des missions délicates ou secrètes. Au début de l'année, il accompague l'empereur lorsque celui-ci se rend à Tallinn, que ses armées ont prise aux Suédois le 29 septembre 1710, et c'est tout naturellement à ses côtés qu'il séjourne dans une maison proche de la ville, maison qui existe toujours et se trouve sur le site de l'actuel château de Kadriorg (Ekaterinental). Il prend part avec le tsar à la bataille navale qui se déroule au large du promontoire de Hanko, à l'entrée septentrionale du golfe de Finlande ; puis au lendemain de la victoire remportée sur la flotte suédoise, il est dépêché en secret à Tallinn pour en informer les autorités de la ville au nom du tsar.

Il ne reprend contact avec l'Estonie que beaucoup plus tard, alors que, après un stage à l'école d'artillerie de La Fère, en France, il est devenu ingénieur militaire et a été promu au grade de capitaine. Il est désormais un des meilleurs spécialistes russes dans l'art des fortifications à la Vauban. Cela se passe en septembre 1730. Pierre le Grand, mort depuis le 19 janvier, a été remplacé sur le trône par sa nièce Anna Ivanovoa. La nouvelle souveraine, qui connaît les talents du Noir, l'affecte en Estonie dans l'équipe du comte von Münnich, qui est depuis 1727 le général en chef de l'arme du génie et le grand maître des fortifications. Installé à Pärnu à partir de mars 1731, Abraham y connaît les joies d'un travail scientifique où il excelle, mais aussi, hélas, les déboires d'un mari trompé. Sa femme, fille d'un officier de marine d'origine grecque, accouche en effet, à la risée générale, d'un enfant complètement blanc, une fille prénommée Eudoxie, que le père putatif, dans le vain espoir de faire taire les mauvaises langues, consent à reconnaître comme sienne. Face au ridicule qui l'accable, il demande à être relevé de ses fonctions, ou à tout le moins déplacé. L'impératrice refuse : on a trop besoin de ses connaissances rarissimes pour se priver de ses services au prétexte qu'il a été trahi par son épouse. Pour fuir les quolibets et les allusions déplaisantes, il achète en 1723 la métairie de Karjaküla, à une trentaine de kilomètres de Tallinn, et une fois séparé de sa femme il s'y réfugie dès qu'il le peut Renonçant provisoirement au métier des armes, il se mue avec succès en propriétaire foncier, élève des bovins, cultive le seigle et l'avoine, et se porte aussi acquéreur de plusieurs autres petites fermes des alentours pour arrondir son domaine, qui est encore modeste : moins de cent cinquante hectares. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance à Tallinn d'une famille suédoise, les Schoeberg, dont l'une des filles, Christine-Régine, tombe bientôt follement amoureuse du beau Noir. Comme les sentiments de ce dernier ne sont pas moins ardents, ils décident de s'unir le 5 juin 1735. Elle lui donne un premier fils à la peau brune, qu'ils prénomment Ivan. Ce nouveau mariage sera aussi réussi que le premier avait été raté. Le couple apparemment si mal assorti entre la blonde Scandinave et le nègre d'Afrique connaîtra une idylle sans nuages et donnera naissance à sept enfants. Le mariage religieux n'interviendra toutefois qu'en 1736, après due autorisation de la cour de justice militaire de Pärnu. Il se déroulera avec faste dans le cadre somptueux de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Tallinn.

La suite sur le site France Estonie:

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