lundi 24 novembre 2014

Communiqué de presse du 24 novembre 2014 du COLLECTIF CONTRE EXHIBIT B

CONTRE EXHIBIT B
Le Centre Dumas-Pouchkine soutient le COLLECTIF CONTRE EXHIBIT B

Communiqué de presse du 24 novembre du COLLECTIF CONTRE EXHIBIT B

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Le collectif s’est formé pour dénoncer la violence de l’exposition de Brett Bailey, exposition qui utilise des personnes noires, immobiles et muettes, pour représenter les violences coloniales et esclavagistes.
Le collectif en appelle à l’Etat pour annuler l’exposition.
La reconstitution de zoo humain « Exhibit B » représente une menace à l’ordre public liée à « l’émotion causée par l’atteinte à la dignité humaine ».

Nous avons écrit :
·       aux préfets de seine saint Denis et paris, au ministère de la culture en date du 14 Novembre 2014
·       aux directeurs de théâtre Gérard Philipe , du 104, aux maires de Saint-Denis et de Paris en date du 12 Novembre 2014  ( 2eme courrier ),
Nous avons contacté diverses personnalités médiatiques.
Nous avons eu beaucoup de refus, de mépris, de non considération, de non réponse et de non explication
Nous avons eu également le  soutien d'artistes, historiens, journalistes et anonymes  
Nous nous réjouissons du soutien de Maryse Condé dont la caution morale est un signal fort  à l'endroit des autorités politiques qui devraient se demander pourquoi l'un des plus grands intellectuels français et l'un des esprits les plus indépendants de notre époque qui a été la première présidente du Comité pour la Mémoire et l'Histoire de l'esclavage s'oppose elle aussi à Exhibit B
Nous avons surtout été par soutenus par: 
LA PAROLE DE CEUX QUI NE S'EXPRIMENT JAMAIS, DE CEUX QUI NE SE SONT JAMAIS ENTENDUS ET DONT-ON CONSIDÈRE QU'ILS N'ONT PAS LA CAPACITÉ DE RÉAGIR, DE PRENDRE LEUR  HISTOIRE EN MAIN ET DE NOMBRE D'ENTRES VOUS QUI NE SE RECONNAISSENT PAS DANS CERTAINES ORGANISATIONS OU PERSONNALITES MEDIATIQUES CENSÉES LES REPRÉSENTER

JAMAIS UNE QUESTION TOUCHANT LES NOIRS N'A RECEMMENT AUTANT MOBILISÉ LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE...

S'il est heureux qu'aujourd'hui le CRAN et d'autres... en appellent à rejoindre notre position, rappelons nous que c'est sous la SEULE impulsion de votre indignation

Vous êtes aujourd’hui 19 000 personnes à nous avoir rejoint

Face aux pouvoirs qui voudraient nous faire taire il y a nous, il y a vous !!!!

Venez vous faire entendre au rassemblement du jeudi 27 novembre à 18H devant le Théâtre Gérard Philippe à Saint Denis (métro 13 Basilique)

A J-3 du rassemblement il est important que vous sachiez qui sont les membres du Collectif contre Exhibit B:

Bams :  auteure, compositrice et interprète/ chroniqueuse
Esso Joëlle : artiste
Foualem Paulin  : acteur, metteur en scène, co fondateur de CIE QHEIL
Franco, Issa :  Collectif Anti-Négrophobie
Gnammankou Dieudonné : historien, conférencier, directeur de DAGAN édition
Jean-Marie Bataille : pédagogue
Lion Karine :femme enceinte, afro-descendante et passionnée par son histoire
Mullen John : historien et militant anti- raciste
Mullen Marie-Lise : professeur des écoles  et militante anti-raciste
Nlend Léonce Henri  : comédien, metteur en scène
Tadessé Myriam : écrivaine, réalisatrice, co-fondatrice de CIE QHEIL
Tayebi Sabrina
Traoré Penda : co-fondatrice d’Africa Paris 
« Ce qui est fait pour nous sans nous est fait contre nous» Nelson Mandela
« Chacun de nous a besoin de la mémoire de l’autre, parce qu’il n’y va pas d’une vertu de compassion ni de charité, mais d’une lucidité nouvelle dans un processus de la Relation. Et si nous voulons partager la beauté du monde, si nous voulons être solidaires de ses souffrances, nous devons apprendre à nous souvenir ensemble. »
Edouard Glissant
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La pétition: DÉPROGRAMMER LE ZOO HUMAIN
 Le communiqué de presse du 21 novembre 2014 publié par le COLLECTIF CONTRE EXHIBIT B

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RÉACTIONS
Le communiqué de presse du CRAN
Dieudonné Gnammankou: DE LA FOLIE DE L’ART: contre Exhibit B. Un voyeurisme immoral et débridé qui permet aux racistes d’assouvir leurs plus vils fantasmes
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DANS LA PRESSE
HUFTINGTON POST: "Exhibit B": l'exposition de Brett Bailey fait polémique, par Marc Cheb Sun et Marie Vanaret

POLEMIQUE - L'exposition Exhibit B, prévue prochainement au centre culturel du Cent Quatre et dans un théâtre de Saint-Denis, met en scène des zoos humains du 19e siècle. Déjà interdite à Londres, l'installation est en train de créer la polémique en région parisienne.


LIBÉRATION: «Exhibit B», les zoos humains passent mal, René SOLIS



mardi 18 novembre 2014

DE LA FOLIE DE L’ART: contre Exhibit B. Un voyeurisme immoral et débridé qui permet aux racistes d’assouvir leurs plus vils fantasmes


De la folie de l’art

Un Collectif contre Exhibit B s’est constitué depuis plusieurs semaines en France pour réclamer l’annulation de cette exposition. Plus de 12800 personnes ont déjà signé la pétition dont des personnalités comme Maryse Condé, Françoise Vergès et Myriam Cottias. J’ai signé moi aussi cette pétition et je demande à tous ceux qui dénoncent le racisme d’en faire de même et de se rendre au Rassemblement prévu le 27 novembre 2014 à 18h devant le Théâtre Gérard Philippe pour dénoncer cette installation à nos yeux raciste et attentatoire à la dignité humaine.

Comment peut-on dénoncer la folie et la barbarie de ses ancêtres qui ont chosifié pour mieux les massacrer des millions d’autres êtres humains en recréant des tableaux d’un exhibitionnisme et voyeurisme débridés qui  sont attentatoires à la dignité des victimes ?


Pour dénoncer les crimes coloniaux, les massacres et l'horreur de l'esclavage, un artiste sud-africain dont l'inspiration est ici morbide et décadente a cru, pense-t-il, ainsi que ses supporteurs, avoir trouvé l'excellente idée d'exhiber des Nègres dans un zoo humain* pour que les fascistes, les racistes, les néonazis et leurs apprentis d'Afrique du Sud, de France et d'ailleurs puissent se délecter d'images vivantes de Nègres dénudés, humiliés, soumis, chosifiés. Ces images dégradantes d'Africains sont-elles les nouvelles prémices d'un vaste programme de néo-chosification des Africains qu'on peut ou veut écraser ou même massacrer impunément? Dans une autre de ses productions, on peut aller voir une femme noire en cage, bébé à la main, s'asseoir devant elle et manger. S'il voulait vraiment combattre les horreurs du passé, Brett Bailey aurait mieux fait de montrer comment une partie des Européens a plongé dès le 15e siècle dans la plus grande folie meurtrière criminelle, bestiale et inhumaine de l'histoire, au point d'utiliser les nouvelles technologies militaires de l'époque à leur disposition pour conquérir, assujettir, chosifier, exterminer, réduire en esclavage d'autres êtres humains.

Ces criminels n'ont jamais été jugés, ils n'ont jamais demandé pardon à leurs victimes et  à leurs descendants. Les Nègres de France et d'ailleurs ont le droit de se demander en 2014, avec la recrudescence d'un racisme très violent et animalisant en Europe et au pays d'Obama (Voir le livre de Serge Bilé et Audifac Ignace qui a été boycotté par la presse nationale française à sa sortie en novembre 2013, "SINGE, les dangers de la bananisation des esprits"), si la loi du plus fort qui a prévalu en Europe à partir du 15e siècle et connu le summum de son expression sous la forme du droit de tuer et d'exterminer des peuples entiers au nom de la supériorité raciale du "blanc", si cet âge d'or du crime impuni a vraiment disparu? Si, disais-je, Brett Bailey avait voulu combattre les horreurs du racisme, il aurait dû montrer d'abord ce qui a fait basculer dans l'absolue inhumanité certains blancs, nous expliquer ce qui leur était arrivé, comment ils avaient cessé d'être des hommes et des femmes pour devenir des négrophages, des cannibales. Si Bailey nous explique cela, s'il parvient à nous le montrer grâce à son art, il aidera l'humanité à éviter que des pages aussi sombres  de l'histoire humaine ne se reproduisent.
On nous dit qu'il est sud-africain et qu'il a été témoin de l'apartheid, eh bien qu'en a-t-il retenu? De toute son œuvre, lui qui est sud-africain blanc, dont les ancêtres et la famille ont sans doute profité d'une société et d'un système qui ont tué et volé aux autochtones noirs leurs terres, leurs richesses minières, leur liberté, lui qui a donc aussi vu le combat et la résistance farouches des sud-africains noirs pour reconquérir leur liberté, n'a pas vu que pour combattre le racisme, l'apartheid, les Nègres ne sont pas restés assis, soumis comme il les fige dans ses tableaux vivants.

Pour dénoncer l'horreur de l'apartheid, B Bailey devrait demander à ses compatriotes blancs d'Afrique du Sud de rendre aux Noirs tout ce qu'ils leur ont volé par la violence. Cela permettrait à des millions de Noirs de sortir de la misère et accélèrerait la fin du racisme.

Quant à son art, juste un mot; il est en complète contradiction avec l'Afrique qu'il prétend défendre; son œuvre nous dépeint des univers sombres, désespérants, morbides, décadents, loin d'une Afrique qui est la jeunesse démographique du monde, une Afrique en pleine Renaissance qu'il n'a pas l'air de voir ou qu'il refuse de voir.

Visiblement, ce metteur en scène dispose de grands moyens financiers, pour produire des expositions attentatoires à la dignité humaine.  Les projets valorisant l'histoire des Noirs ne trouvent eux, jamais de fonds pour être réalisés, comme par hasard? Or ce sont ces projets-là qui auraient aidé à combattre le racisme et les préjugés. Il est temps de dire aux décideurs qui financent les projets culturels que cela fait longtemps que nous avons compris leur jeu, nous savons qu'ils ne veulent pas que le racisme et la négrophobie reculent.

 Nous sommes en France, pas en Angleterre où, dès que des milliers de personnes ont dénoncé Exhibit B, les autorités ont pris la décision de l'annuler à Londres en septembre 2014! Comment le festival d'Avignon a-t-il pu accueillir une telle installation qui bafoue la dignité humaine? Au nom de l'art ??? A Poitiers, il y a quelques jours, on a entendu le directeur du Théâtre Auditorium de Poitiers qui accueillait Brett Bailey le défendre. Mais il n'est pas seul. "La Ville de Poitiers soutient totalement cette exposition, apprend-on dans un article de 7 à Poitiers du 5 novembre: « Je l’assume politiquement, appuie Michel Berthier, adjoint à la Culture. Qu’un groupe fascisant s’oppose à «Exhibit B» me paraîtrait plus «compréhensible», mais là, il y a confusion. C’est un contre-sens ! Des visites scolaires sont même prévues pour faire travailler les élèves sur le colonialisme. » J'aimerais attirer l'attention de M. Berthier sur le fait qu'aucun fascisant ne demandera l'annulation d'Exhibit B, bien au contraire! Les néonazis ne peuvent qu'applaudir à l'idée que la ville de Poitiers  soit engagée "politiquement" pour leur faire plaisir en soutenant une telle exposition qui est à mes yeux le nouveau visage du racisme sophistiqué que certains "laboratoires" bien dotés financièrement nous vendent en ce 21e siècle. Dans la finesse. Dans la subtilité... Au fait, M. Berthier, pouvez-vous nous dire combien la ville de Poitiers a payé à la société de production de Brett Bailey?

En région parisienne, "le 104 et le Théâtre Gérard-Philipe ont déjà assuré qu’ils ne plieraient pas sous la pression des pétitionnaires. "Programmer Exhibit B est un acte responsable", déclarent dans un communiqué un brin moralisateur, le directeur du Théâtre Gérard Philippe de St-Denis, Jean Bellorini, et le directeur du 104 de Paris, José-Manuel Gonçalvès,  qui confirment que "Exhibit B aura lieu. Exhibit B touche droit à l'âme, dans sa conscience et bien au-delà", apprend-on sur FranceTVinfo***. Ces deux dirigeants accepteraient-ils dans leurs salles, comme le demande le sociologue anglais Kehinde Andrews dans le Guardian, "un Allemand qui souhaiterait organiser une performance 'artistique' avec des juifs habillés en prisonniers, tatoués sur les bras, enfermés dans un camp de concentration artificiel' ?, comme le rapporte France 24. Nous sommes nombreux à attendre leur réponse...

La France n'a t-elle plus d'Intellectuels? Ou bien n'ont-il pas accès aux médias? A quoi  servent alors les réseaux sociaux? On se souvient de Madame Taubira s'interrogeant sur leur compte il y a quelques mois lorsqu'elle fut traitée de "singe". Mais si les enfants de  moins de quinze ans en France peuvent regarder seuls le zoo humain de Brett Bailey, comment chercher loin les origines de la résurgence d'un odieux racisme?  Comment s'étonner que ce soit une adolescente qui ait injurié la Ministre de la Justice à Angers?

 Quant à Pascal Blanchard qui défend bec et ongles ce zoo humain vivant et qui déclare dans une interview citée sur le site web de France 24 « qu’il faut savoir montrer l’horreur pour mieux la déconstruire", je lui répondrai qu’il faudrait avant de montrer l’horreur, commencer par déconstruire la folie meurtrière des hommes en punissant les criminels, en rendant justice aux victimes, en construisant une société apaisée, en combattant les préjugés et leurs représentations et non en les montrant à des enfants et à des parents blancs démunis et totalement ignorants de l’histoire des Africains et de leurs contributions millénaires aux sociétés européennes. Les descendants des victimes de ces crimes contre l’humanité se sentent blessés par ce voyeurisme immoral et débridé qui permet aux racistes d’assouvir leurs plus vils fantasmes.
 Des Blancs n'auraient-ils pas le droit de défendre les Noirs, demandent certains? Oui mais pas tous. Pas les criminels restés impunis ni leurs descendants qui continuent à profiter des richesses obtenues avec le sang rouge de millions d'Africains razziés, déportés, réduits en esclavage, expropriés, colonisés, néo-colonisés... Fort heureusement dans l'histoire de France il y a des noms de personnalités comme l'Abbé Grégoire qui font partie de nos "Justes" à nous, qui ont défendu ou sauvé la vie de Nègres. Il en est de même pour Jacques Antoine Priqueler, capitaine des gardes du corps du Roi Louis XVI et tous les habitants de son petit village  de Champagney en Franche Comté qui ont montré leur compassion pour la souffrance des Nègres en pleine apogée des razzias négrières et dénoncé en 1789 dans leur Cahier de doléances les horreurs de l'esclavage que subissaient les Nègres : "Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies, sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs semblables, unis encore à eux par le double lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont les bêtes de somme. Ils ne peuvent se persuader qu'on puisse faire usage des productions des dites colonies si l'on faisait réflexion qu'elles ont été arrosées du sang de leurs semblables : ils craignent avec raison que les générations futures, plus éclairées et plus philosophes, n'accusent les français de ce siècle d'avoir été anthropophages, ce qui contraste avec le nom de français et encore plus celui de chrétien. C'est pourquoi, leur religion leur dicte de supplier très humblement Sa Majesté de concerter les moyens pour, faire des sujets utiles au royaume et à la patrie". (Plus sur le site de la Maison de la Négritude de Champagney)
  Un Français issu de Champagney aura jusqu'à la fin des temps la reconnaissance de tous les Nègres du monde. Il en est ainsi de ces braves et "Justes" Polonais de l'expédition Leclerc envoyée par Bonaparte rétablir l'esclavage à St Domingue (Haïti) en 1802 et qui ont déserté l'armée de l'oppresseur pour combattre aux côtés des Nègres insurgés de Toussaint Louverture. 
 Si Brett Bailey veut figurer dans cette honorable liste des "Justes blancs", il faudra qu'il change sa conception de la lutte contre le racisme. On aimerait d'ailleurs l'entendre: Est-il issu d'une famille de lâches ou de héros pendant l'enfer de l'apartheid?

Les victimes du racisme demandent le respect, la pleine jouissance de leurs droits et la répression du racisme puisque nous vivons dans des États dits de droit. A la sortie d’une exposition sur les zoos humains, une fois le spectacle de l’horreur consommé, une témoin de Poitiers a vu des visiteurs pouffer de rire. On voit bien que ce n'est pas l'histoire de la souffrance de leurs ancêtres qu'ils étaient aller voir. Quant aux visiteurs bienveillants, venus "apprendre", il y a fort à parier qu'ils n’auraient que de la pitié pour les victimes.Or c’est la dernière chose que les Noirs attendent des descendants de leurs anciens bourreaux. Après le paternalisme et la condescendance, épargnez-nous la pitié.

 Messieurs Berthier, Blanchard, Bellorini et Gonçalvez savent-ils que les enfants noirs dans notre belle France de 2014 sont confrontés au racisme dès la maternelle ? Et que cela démontre l’échec de l’éducation nationale ? Puisqu’il est question de zoos humains, c’est peut-être l’occasion de s’interroger sur le bien fondé des expositions que Pascal Blanchard et l’ACHAC présentent dans des dizaines de villes et d‘écoles en France. 


"Exhibit B" programmé au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis du 27 au 30 novembre et au Centre culturel CentQuatre à Paris  du 7 au 14 décembre 2014.


Dieudonné Gnammankou est historien et mène des recherches depuis plusieurs années sur l'évolution de l'image du Noir en Europe depuis quatre mille ans. Il a dirigé avec Yao Modzinou l’ouvrage Les Africains et leurs descendants en Europe avant le XXe siècle, MAT Editions,  Toulouse, 2008, 420 pages.

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Collectif contre Exhibit B

 Communiqué de presse 14 novembre 2014

Le collectif contre Exhibit B demande aux préfets d’annuler l’exposition de Brett Bailey pour "atteinte à la dignité humaine".

Le collectif qui s’est formé pour s’opposer à l’exposition de Brett Bailey, exposition qui consiste en des tableaux vivants représentant, avec des figurants noirs, des violences coloniales, en appelle à l’Etat pour annuler l’exposition. La pétition sur change.org contre cette exposition a désormais dépassé les 2800 signatures, dont celles de Maryse Condé, Christine Delphy, Maboula Soumahoro, Myriam Cottias,  Kenzy et Françoise Vergès.

Dans un courrier envoyé aux préfets du Seine Sainte Denis et de Paris, le collectif rappelle que la loi permet d’empêcher la tenue des évènements qui constituent une « atteinte à la dignité humaine » :

« La reconstitution de zoo humain ‘Exhibit B’ porte en elle une dérive raciste- négrophobe et par là-même représente une menace à l’ordre public liée à ‘l’émotion causée par l’atteinte
au respect de la dignité humaine’.

« Nous appuyant sur la jurisprudence du Conseil d’État qui avait, le 27 octobre 1995, validé l’interdiction d’un spectacle de lancer de nain dans la commune de Morsang sur Orge, estimant que cette représentation attentait à la dignité de la personne humaine, consacrée par la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine, que celle-ci devait être regardée comme une composante de l’ordre public, nous vous demandons solennellement d’annuler cette représentation. Représentation qui, en heurtant toute une partie de la population française, nuit gravement à la cohésion nationale. »

Bams, une artiste, membre du collectif, explique son indignation :

« Rappelons qu'aucun des acteurs noirs qui participent à ces tableaux n'a la parole. Non, bien entendu, nous en sommes privés. De plus que dire de cette reconstitution où le Blanc est inexistant ! Encore une fois, pas d'oppresseur dans sa version de l'histoire, juste le NOIR, pauvre oppressé victime. Toutes ces raisons constituent pour moi une insulte à la mémoire de nos ancêtres africains, dont toute la partie lutte est une fois de plus gommée, et surtout c’est une atteinte à la dignité de la personne humaine. »

John, enseignant d’histoire, déclare que « Dans cette exposition, le Blanc est le créateur et le public-qu’on-veut-faire réfléchir. Le créateur utilise des corps noirs pour qu’un Blanc parle aux Blancs. Et cela dans des villes multiethniques comme Paris et Saint Denis, avec de l’argent public ! C’est évidemment raciste et ne doit pas avoir lieu. »
Le collectif prévoit des actions lors de l’ouverture de l’exposition, si celle-ci n’est pas fermée.
Contacts : Bams 06 63 85 78 72 John 07 86 62 83 70  Franco 06 12 98 45 48 Penda 06 99 02 80 37
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